Voici notre troisième recommandation sur un anime Gundam.

Peut-être est-il temps pour nous de reconnaître que nous aimons la franchise. Ok, mais alors juste un tout petit peu. Nous avons regardé Mobile Suit Gundam : Iron-Blooded Orphans et nous vous le recommandons.

300 ans après une guerre dévastatrice entre Mars et la Terre, Kudelia, jeune noble déterminée, se rend sur Mars pour réconcilier les deux peuples. Cependant, son idéal de paix se heurte à Gjallahorn, l’organisation armée qui domine la Terre. Elle engage Tekkadan, un groupe de jeunes mercenaires mené par Orga et secondé par Mikazuki, pilote taciturne du Gundam Barbatos, pour l’escorter jusqu’à la Terre.

Guerre d'enfants

Qu'est-ce qui importent le plus dans une série Gundam ? Les gros robots et la géopolitique. Sur ce deuxième point, nous irons vite. Des tensions subsistent entre Mars et la Terre résultant en des inégalités et surtout en des combats réguliers entre les Martiens et Gjallahorn. Les choses ne sont pas plus compliquées que cela. Bien sûr, il y a tout un jeu de manipulation politique auquel se prête le personnage de Kudelia. Pour autant, les mercenaires de Tekkadan parviennent toujours à ramener les enjeux à leur échelle à eux. En bref, la géopolitique n'est pas prise de tête pour laisser plus de place aux combats. Évidemment, avec son long récit, nous pouvons nous attendre à des retournements de situation, des alliances et des traîtrises, mais c'est convenu. Ce qui est particulièrement remarquable : c'est le manque de manichéisme. Les deux camps principaux sont ambivalents, Gjallahorn, bien qu'habité d'un esprit noble est corrompu, alors que Tekkadan, malgré ses idéaux n'en reste pas moins une organisation aux manières de mafieux.

Mais parlons un peu des combats. Stylés, bourrins, ils sont aussi portés par une ost qui envoie la pâté. De plus, le contraste entre les chevaliers de Gjallahorn et les sales gamins de Tekkadan apporte non seulement du symbolisme (lutte des classes, toi-même, tu sais) mais aussi du comique. On sera fan ou non du design des robots, nous aimons le Barbatos et son aspect bestial nous offre des affrontements brutaux et jouissifs à regarder.

Forever young !

Univers post-apocalyptique oblige, la série se montre impitoyable. Les enfants, en particulier, prennent cher dans Gundam IBO. Entre implants cybernétiques, esclavage et mercenariat, nos sales gosses de Tekkadan sont loin d'avoir une enfance joyeuse. L'anime prend d'ailleurs un malin plaisir à bousculer les spectateurs. Il est déroutant de voir avec quel détachement, Mikazuki est capable d'abattre froidement ses ennemis. Et ce n'est pas du divulgâchage que de vous mentionner qu'il est quand même question de mort d'enfants, mais aussi de mariage avec des mineurs. Mais attendez avant de composer le 911. Parce que d'abord, bande d'ignares, en France, c'est le 17 pour la police ! Il faut préciser que cette maltraitance poursuit avant tout un but narratif. L'anime choisit quand même comme personnages principaux des enfants-soldats, à quoi vous attendiez-vous ?

L'esthétisme sale de la série renforce cette violence. L'anime n'est pas particulièrement graphique, mais des passages peuvent déranger. Si cela constitue pour nous une de ses forces, nous comprenons que cela ne conviendra pas à tout le monde, soyez-en avertis. Pour autant, l'anime n'est pas désespérant. Nos Martiens sont mus par un idéal et croient fermement en leur famille d'adoption. C'est aussi ça, la jeunesse.

Des souris et des hommes

Nous nous y attendions pas à nous attacher autant aux personnages. La franchise nous avait habitués à des gens au mieux sympathiques, mais souvent oubliables. En revanche, ici, la magie fonctionne parfaitement. Il faut dire que Tekkadan a frappé très fort avec ses jeunes hommes musclés pilotant leur mobile suit torse nu. Les gars de Gjallahorn ne sont d'ailleurs pas en reste et nous remercions grandement l'anime d'avoir trouvé des occasions de les mettre torse nu eux aussi. Bon, ça, c'est pour leur plastique, mais qu'en est-il de leurs caractères ? Ils sont attachants tous à leur façon et l'anime prendra ponctuellement le temps de mieux nous les présenter... Pour nous les enlever ensuite, mais ça, c'est une autre histoire. Le protagoniste, Mikazuki, est un anti-héros assez intéressant à suivre. Machine à tuer à la fois froide, nonchalante et à la pensée implacablement simple, il est néanmoins capable de faire preuve d'affection et d'une loyauté sans faille envers son ami, Orga. Ce dernier bénéficie d'ailleurs d'une écriture soignée et démontre les difficultés d'être chef entre le poids de sa propre ambition et celui de l’espérance de ses hommes. Nous ne pouvons pas détailler tous les personnages tant ils sont nombreux, mais croyez-nous, ils sont tous très sympathiques et vous aurez vos préférés que ce soit du côté de Tekkadan que du côté de Gjallahorn. L'anime prend aussi le temps de développer ses antagonistes en multipliant les points de vue. Tout de même : mention spéciale à Akihiro qui fait tomber la chemise pour faire ses abdo-tractions.

Alors comment vous dire que nous avons particulièrement kiffé le visionnage ? Certes, l'anime a des aspects dérangeants, mais ces derniers ne se révèlent jamais gratuits. Et puis, il y a des mecs musclés qui vivent dans un environnement viril, mais que demandez de plus ?!

Pour un visionnage optimal :

D'habitude, nous vous proposons de boire des bières, mais ça n'a pas de saveur, pas d'originalité ! Pire encore ! Ça manque de virilité ! Du coup, buvez du sans-plomb ! Ça, c'est musclé !

Si nous vous avons convaincu et même si ce n'est pas le cas : revenez nous voir. Bien ou mal vos réactions sont les bienvenues.