Recommandons-nous les adaptations ?

Evidemment et on l’a fait plein de fois ! On ne peut pas l’affirmer totalement, mais on pense que 90% des animes sont des adaptations de mangas, romans, light novels ou jeux vidéo. Cependant, sur notre blog, nous ne recommandons pas les séries en tant qu’adaptation, mais bien en tant qu’œuvre à part entière. Si pour beaucoup, cela parait dommage d’évacuer l’aspect adaptation, nous, au contraire, nous nous posons la question de : « est-ce pertinent de toujours se focaliser dessus ? ».

Même si nous avons déjà soulevé la question dans notre recommandation musclée sur Soul Hunter, nous tâcherons de la traiter ici de manière plus précise. Souhaitez-nous bonne chance, parce que le sujet est vaste !

Un débat houleux

La question de l’adaptation galvanise les fans. Il y en aura toujours qui affirmeront : « C’est pas comme le manga, c’est nul » et on devrait accepter cette affirmation comme argument d’autorité. Mais non, on refuse ! Parce qu’avant de catégoriser les animes en mauvaise adaptation, on devrait se demander qu’est-ce qui constitue une bonne adaptation. La question est vaste, chacun a son opinion, il n’y a pas forcément des gens qui ont tort et d’autres raison. Cependant, se limiter à penser qu’une bonne adaptation est une adaptation fidèle est la preuve d’une étroitesse d’esprit. De toute manière, ce débat ne se pose que si on a vu/lu/joué à l’œuvre d’origine.

Hakyuu Houshin Engi (2018)

Très fidèle, ça c'est sûr ! Mais pas nécessairement un bon anime…

Qu’est-ce qu’une « bonne adaptation » ?

Dans le terme adaptation, il y a déjà une idée de transformation et donc de modification. Adapter, ce n’est pas transposer une histoire d’un média à un autre, pas seulement, c’est surtout opérer des choix. Ne serait-ce que dans une logique d’ouverture à un nouveau public, un studio d’animation peut choisir de réduire la violence ou dans une logique commerciale, peut décider d’accentuer le fan-service. Il faut accepter que ce ne sera pas un copié/collé. Cependant, beaucoup n’arrivent pas à se faire à cette idée et c’est bien dommage, parce qu’ils peuvent passer à côté d’un anime intéressant.

L’obligation de la comparaison ?

Si on est familier avec l’œuvre d’origine, on sera naturellement amené à comparer les deux. Volontairement ou non. Mais est-on vraiment obligé (de manière morale et éthique) de le faire ? Les gens l’oublient quand ils émettent des avis négatifs sur l’adaptation, mais tout dépend de sa propre démarche intellectuelle. Oh la la la la ! Les sportifs du cerveau ont lâché les haltères pour les dicos ! Le terme fait peur, mais il est évident que tout dépend du but que l’on s’est donné. Comme nous, nous souhaitons seulement recommander l’anime et seulement lui, aborder la question de l’adaptation est superflu. Cependant, ce ne serait pas le cas pour une analyse complète de l’œuvre. Le problème étant que les gens n’y pensent pas nécessairement.

Un anime n’est pas que la restitution d’une histoire

Car oui. La plupart du temps quand on dit qu’un anime n’est pas fidèle, le plus souvent on se réfère à son histoire. Mais n’est-ce pas très réducteur de résumer un anime à un récit ? Un anime, c’est de l’animation, des mises en scène dynamiques, des theme songs, des couleurs, du doublage, etc. Avec tout ce travail autour, n’est-ce pas cruel que de se concentrer uniquement là-dessus ? Que l’histoire et sa cohérence soient importants, c’est normal, mais forcer la comparaison avec l’œuvre d’origine est superficielle, surtout si tout son avis se base uniquement sur la question de l’adaptation. De toute manière, s’imposer de telles barrières limitent irrémédiablement le débat.

Comme dit en préambule de cette réflexion, la question est vaste et on n’a pas pu aborder tous les cas de figure et autres nuances. Malgré tout, il est intéressant de s’y attarder un peu.

L’adaptation, c’est cool, mais c’est comme l’alcool, c’est à consommer de préférence de manière réfléchie. Il ne faut pas se croire supérieur aux autres parce que l’on a vu l’adaptation et lu l’œuvre d’origine. On est supérieur que si on a de gros muscles comme nous, le débat est clos par nos pectoraux (et ça rime, donc on a raison).

Sakamoto desu ga ? (2016)

C'est toujours bien de terminer une réflexion musclée par Sakamoto.