Gundam GQuuuuuuX

Nous vous avons dit que nous avons plutôt bien suivi la saison printemps 2025 ? Et quelle franchise historique avait une nouvelle série cette saison ? Gundam ! You-hou !

Nous avons regardé Gundam GQuuuuuuX (avec trois majuscules et six u précieusement) et nous vous la recommandons... Pas avec autant d'enthousiasme que l'on aurait espéré.

Que ce serait-il passé si Char, grand antagoniste de la série originelle (celle de 79), s'était accaparé du Gundam à la place d'Amuro ? Eh ben, Zeon aurait gagné la guerre et Machu, une lycéenne menant une vie ennuyeuse sur sa colonie spatiale, aurait rencontré une contrebandière et un artiste et se serait retrouvée à piloter un gundam volé dans des combats illégaux de mobile suits... L'effet papillon, tout ça, tout ça...

Une fan fiction très mal fichue ?

Commençons par ce qui fâche : l'histoire... Le constat est sans appel : c'est un bordel ! Les premiers épisodes donnent l’illusion d’une intrigue posée quoiqu'un peu plan-plan Machu fait la rencontre successivement de Nyan et de Shuji, ce qui l'amène par un sacré truchement du destin à se retrouver aux commandes du gundam GQuuuuuuX perdu fortuitement par un pilote de Zeon. Dès lors, elle livre des combats clandestins pour le compte d'une équipe de ferrailleurs. Pendant ce temps, le très charismatique Challia, officier de Zeon recherche non pas le robot susmentionné, mais son coéquipier Char disparu depuis longtemps... En regardant tiktok (chacun son truc, hein)... Le début manque cruellement d'enjeux. Et paradoxalement, une fois qu'ils arrivent, tout va trois fois trop vite. Chaque épisode fait avancer le récit, mais sans jamais s’attarder ni construire quoi que ce soit en profondeur. Résultat : un enchaînement décousu de révélations et d’événements qui donnent l’impression d’avoir raté un épisode. Le tout est plus confus que surprenant. La faute pourrait être imputée à la durée relativement courte de la série, mais pas que ! Les personnages n'aident pas non plus. Il leur manque du temps d'écran, aucun ne bénéficie d'un réel approfondissement et ils changent d'avis tous les quatre matins. De toute façon, la plupart sont issus de l'UC (l'Universal Century, grande fresque s'étalant sur plusieurs séries Gundam) et GQuuuuuuX compte sur le fait que vous les connaissez déjà et que vous les attendez avec impatience.

L'UC, vous ne l'avez pas vu ? C'est dans votre c... Gundam GQuuuuuuX, bien qu’alternatif, repose énormément sur les personnages et les événements (même ceux qui n'ont pas censé avoir eu lieu) de la série originale. Résultat : les nouveaux personnages peinent à exister dans cet univers saturé. L'anime n'arrive jamais vraiment à s'affranchir de son aîné, mais c'est justifiable comme il se veut comme une lettre d'amour aux premières séries. Le fan service est très présent... Parfois à outrance, mettant de côté toute écriture solide pour favoriser un récit tiré par les cheveux et se concentrant sur des éléments précis de l'UC... ce qui donne l'impression d'avoir en face une fanfiction. Impression amplifiée par les révélations de fin, on en dira rien, mais c'est un peu méta quand même. La série comblera les fans de la première heure (et certainement qu'il existe une réjouissance dans ce joyeux chaos scénaristique), mais pour notre part, nous aurions non pas préféré une histoire plus terre à terre, mais une histoire un minimum terre à terre avec des personnages plus approfondies.

Quand Pokémon rencontre Evangelion en boîte de nuit

Gundam GQuuuuuuX est un régal pour les yeux. L’animation est fluide, les couleurs explosent, et les effets psychédéliques donnent une vraie personnalité à l’ensemble. Le character design est aussi un gros point fort de l’œuvre : tous les anciens personnages profitent d’un relooking réussi, bien plus mignon, plus doux, et surtout très distinct de leur version originale. Tous y ont le droit, même ceux dont la durée de vie ne dépasse leur épisode d'introduction... À défaut d’avoir de l’épaisseur, ils sont beaux, c'est déjà ça. Des personnages plaisants visuellement donc, bien qu'au premier abord, nous les imaginons plus volontiers attraper des monstres avec des balles que de piloter des robots géants et c'est légitime : la character designer Take a officié pour Pokémon. Mais il ne s'agit pas là de la seule influence notable dans la série.

Difficile de rater l’ombre d’Evangelion qui plane sur le design des robots. Rien de surprenant, puisqu’il s’agit d’une coproduction avec le studio Khara (ex-Gainax). Les mobile suits oscillent entre machine de guerre réhabilitées pour l'urbain et monstruosité évangélique. Les mobiles suits ont des allures d'Eva à un tel point que l'on se demanderait presque si ce n’est pas carrément du self-insert de la part du studio. Quoiqu'il en soit, certains designs peuvent déstabiliser au début — mention spéciale au zizi-réacteur qu’on ne peut plus ignorer une fois repéré — mais on finit par s’y habituer, voire à les apprécier. Les combats entre gros robots sont très dynamiques, plutôt spectaculaires et très imaginatifs avec des effets de couleurs intenses. Ils sont aussi nerveux, inventifs et visuellement intenses. Bref, c’est beau, c'est lumineux et ça claque. Gundam GQuuuuuuX est sans doute l’une des séries les plus belles de la franchise… Dommage que ce soit la seule chose qu'elle réussit. Enfin non, il y a Challia aussi

Franchement, nous pensions qu'il s'agirait de notre anime préféré de la saison printemps 2025, après tout : nous aimons Gundam et nous sommes tombés sous le charme de Challia... Puis nous avons enchaîné les épisodes chaque semaine avec impatience d'abord puis plus par curiosité de voir jusqu'à où ça pouvait chavirer...

Pour un visionnage optimal :

Regardez Gundam Witch from Mercury. La seule chose que Gundam GQuuuuuuX a de plus que lui, c'est Challia.

Si nous vous avons convaincu et même si ce n'est pas le cas : revenez nous voir. Bien ou mal, vos réactions sont les bienvenues.