Gundam 00

Musclor&Musclette
18 juin
4 min de lecture

À quand remonte notre dernière recommandation d'une série Gundam ? … Autant ?! Eh bien nous revoilà !

Il s'agit de notre sixième recommandation musclée sur la célèbre franchise de mechas et ce ne sera pas la dernière. Nous avons regardé Gundam 00 et nous vous le recommandons.

Alors que la Terre est secouée par un conflit intense opposant trois grandes puissances, un groupe armé appelé Celestial Being entre en scène. Leur objectif : mettre fin à la guerre en intervenant directement à l’aide de leurs Gundams. Parmi eux se trouve Setsuna, ancien enfant soldat, qui nourrit l’espoir d’éliminer les conflits pour de bon. Les grandes alliances mondiales les considèrent comme des terroristes, mais Celestial Being pourrait bien être en train de bouleverser l’ordre établi.

Géopolitique dans ta face !

Vous savez ce que l'on aime dans Gundam ? La géopolitique ! Oui, enfin là... Il y en a un peut-être un chouïa trop. Oui, la géopolitique dans Gundam 00 est particulièrement dense. Non seulement la Terre est divisée en trois grandes factions : l'Union, LRH et l'AEU, mais à cela s'ajoute la présence d'un ascenseur spatial objet de nombreuses convoitises, des problèmes d'indépendance du côté du Moyen-Orient, de l'ONU aux membres ambivalents, des milices par-ci, par-là et de l'organisation Celestial Being qui, à bord de ses gros robots, apporte la paix via la violence... Jusque-là, on peut dire que ça se tient encore, mais chaque faction est représentée par plusieurs personnages aux desseins différents. Un spectateur peu attentif peut vite s'y perdre dans tout ça. Malgré tout et c'est assez unique de le noter pour une série gundam, mais 00 a le mérite de dépeindre des évènements qui ne sont pas sans rappeler les tensions existantes de notre propre univers en dépeignant la triste réalité du terrorisme, des enfants soldats et de l'endoctrinement.

Pour autant, cette géopolitique dense nuit quelque peu au rythme qui s'en retrouve alourdi. Non, pas qu'il ne s'y passe rien, bien au contraire et oui, des combats de gundams, il y en a à chaque épisode, mais non, les choses n'évoluent pas vite dans cette première saison. Déjà les premiers épisodes se focalisent sur l'exposition et que c'est lourd ! Mais les événements qui s’enchaînent ensuite ne font qu'avancer peu le schmilblik et il faudra bien attendre la fin de la saison avant de constater une évolution.

Ne vous trompez pas, la géopolitique y est intéressante et particulièrement poussée, mais elle est parfois trop envahissante mettant de côté le développement des personnages qui manquent pour certains de caractérisation, de présence, mais pas d'ambivalence ! (et c'est problématique, car on ne comprend pas toujours ce qu'ils recherchent au juste). Si en règle générale, les séries Gundam se centrent davantage sur les Humains, c'est déjà moins le cas pour 00.

Du Plomb et des Propulseurs

Qui dit Gundam dit triangle amoureux... Oui, mais non, du moins pas pour l'instant. Qui dit Gundam, dit gundams ! Bien joué ! Le mecha design est particulièrement soigné ici, avec une identité visuelle propre à chaque faction. Entre les machines élégantes et aérodynamiques des Gundams, les unités plus massives et angulaires des puissances terriennes, et même les fameuses « sauterelles » (qu’on trouve, il faut l’admettre, un peu fades), l’attirail est large. Nous avouons avoir avoir un petit faible pour les unités Tieren aux designs rappelant le dieselpunk, qui viennent ajouter une touche brute et rétro-futuriste bien sentie. Évidemment chacun sera juge.

Là où Gundam 00 marque vraiment des points, c’est du côté de l’animation des combats. C’est fluide, nerveux, précis. Chaque affrontement de méchas devient un spectacle aussi lisible qu’intense et dynamique

Trop de visages, pas assez d’âme

Comme évoqué plus tôt, si les séries Gundam mettent généralement l’accent sur la complexité de leurs personnages, ce que ne fait pas Gundam 00. Non seulement les personnages sont très nombreux, mais ils sont aussi antipathiques — et même le protagoniste n’y échappe pas. Setsuna a pourtant une profondeur certaine : ancien enfant soldat endoctriné pour commettre des actes terroristes, il devient pilote de Gundam pour mettre fin à toutes les guerres, afin que plus personne ne subisse ce qu’il a vécu. Taciturne, sérieux et peu sociable, il n’est pas inintéressant à suivre, mais l’anime ne cherche pas particulièrement à le mettre en avant. Il en va de même pour ses camarades du Celestial Being, qui manquent encore de nuances. On retrouve Tieria le pète-sec, Allelujah à la double personnalité psychotique, et Lockon, le grand frère cool (notre chouchou). Mais dans l’ensemble, les personnages peinent à prendre de l’épaisseur, noyés dans une multitude de points de vue qui les relèguent au second plan. Les autres figures secondaires ne sont guère mieux loties : elles servent avant tout à illustrer la complexité géopolitique du monde, sans réel développement personnel derrière.

Nous allons quand même nous plaindre du petit couple de lycéens, voisins de Setsuna, dont nous suivons les petits bonheurs... qui, à notre goût, durent un peu trop longtemps. Nous comprenons l’intention : en faire des comics relief destinés à être rattrapés par la tragédie ambiante. Mais dans les faits, l’anime peine à les rendre non pas sympathiques mais supportables, c'est dire...

Gundam 00 est un anime avec un ton qui se veut très solennel et qui parvient à ressortir du lot des autres séries Gundam en se focalisant sur sa géopolitique. Non, pas que les autres séries en fassent l'économie, mais elles poussent bien moins cet aspect que Gundam 00. Malheureusement, elle le fait au profit de tout le reste. Si la série est un excellent anime de mecha au demeurant, nous y avons bien moins adhéré qu'aux autres.